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La 2è compagnie de la demi brigade du bataillon de l'Armagnac, et ses combats pour la libération

Résistance dans les Landes

OPÉRATION OVERLORD Débarquement en Normandie.

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Le 6 juin 1944, les alliés débarquent en normandie. Le Commandement Français de Londres donne l'ordre de passer à l'insurection générale, le fameux "plan rouge". A partir de ce jour là, la reconquête de notre honneur est en marche.

Pierre Justin Téchené et son gendre Mougin ont été les rares issus du groupe des parachutages, à participer aux combats de Sos, Gueyze, Meylan (47), Air sur Adour (40) et L'Isle Jourdin (32).

(Selon l'interview du 5 juin 2016, de notre dernier résistant Jean Castagnos, il se souvient que : "Parmi les résistants du comité de réception des parachutages du camp de la pluie à Lubbon, seul Pierre Téchené, René Mougin et Armel Vignolles ont pris part aux combats sur la vallée de la Gueyze entre Sos et Arx en juillet 1944 face à une colonne de la Das Reich").

À partir du débarquement, le bataillon de l'Armagnac (dont faisait partie Pierre Téchené au grade de capitaine à la demi brigade, dans les tous premiers moments), a mené les actions de guérilla ouverte (dans le 40, 47, 32) déclenchées par les alliés. Constitué à partir de mi-septembre 1943, en relation avec Hilaire pour ses fournitures d'armes à partir du 15 avril 1944 (le bataillon fut équipé grâce à 30 des 147 parachutages destinés au réseau), ce bataillon était conduit par :

  • Commandant Maurice Parisot, chef du bataillon, assisté de :

  • Henri Monnet, capitaine de réserve ;

  • Maurice Moreau, militaire de carrière.

Seconde compagnie du bataillon de l'Armagnac
Résistance landaise 39-45 à Gabarret dans les Landes
Ecusson demi brigade Armagnac résistance landaise

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Commandant Maurice Parisot

Le 7 juin, après la catastrophe du secteur de Gabarret, le colonel Hilaire et le commandant Parisot, organisateur et commandant du bataillon de guérilla de l'armagnac, et Pierre Justin Téchené, responsable du canton de Gabarret (40), conviennent d'une répartition des effectifs. Une centaine de volontaires de la région de Condom avec le capitaine Paul Romain à leur tête, sont pris en charge à la sortie Est de Gabarret par Louis Daubin qui les conduisit à Lubbon, au camp de "la pluie" ou ils trouvaient le capitaine Justin Téchené. Le détachement Romain, venu de Condom prêter main forte aux résistants du Gabardan, demeura dans le secteur de Lubbon jusqu'au 15 juillet.

Ensemble, ils allaient constituer la 2e compagnie du bataillon. Leurs rôles consisteront à mieux aménager les terrains d'atterrissages existant dans le cadre de l'opération "Caliphe". Au soir du 7 juin, tout était prêt pour recevoir un détachement de 200 hommes, pour abriter matériel et véhicules, pour tracter et dissimuler éventuellement des planeurs. En complément la compagnie devait surveiller la N.133 et mettre hors d'état de nuire les miliciens du secteur.

 

Le 25 juin, la 2e compagnie est bien en position au "camp de la pluie" dans l'axe vers Rimbez (40).

 

Le 14 juillet, des mouvements allemands très importants sont aperçus vers le village de Sos en lot et garonne (47). La 2e compagnie établit une liaison avec le Bataillon de Marche du néracais dont le PC opérationnel est installé à Gueyze au lieu dit : "Massé".

Les allemands brûlent et détruisent 11 fermes présentes autour de la palombière actuelle du Domaine de Maysou-Haut. Mais les allemands reculent.

 

Le 15 juillet, au retour d'une mission effectuée à Roquefort, l'arrière garde de la compagnie, tombe sur une colonne ennemie. Trois hommes sont exécutés à Gimbert commune de Betbezer st Justin (40). Téchené et ses hommes doivent de nouveau quitter leur camp et s'installent au lieu dit Nautin (47) voisin de 300 mêtres du Domaine de Maysou-Haut.

 

Le 20 juillet, une colonne allemande, protégée par des blindés légers, est accrochée par les F.T.P et des éléments avancés de la 2e compagnie d'Artagnan, demeurée avec son chef, le capitaine Romain, en bordure des landes.

Au village d'Arx, une chenillette saute sur le pont de la gueyze. La colonne allemande, ayant fait demi-tour, est harcelée jusqu'à la nuit.

Elle y perd deux blindés et cinquante hommes. Du côté français aucune perte. En représailles, les allemands incendieront les maisons du village d'Arx (plus de détails des combats sur la page du bataillon du néracais).

 

Le 21 juillet, la colonne allemande de la Das Reich, suit la route d'Arx (40) vers Meylan et Sos (47). Les allemands brûlent cinq fermes, tandis que la 2e compagnie va renforcer les troupes du commandant Jacky au "camp Jasmin".

 

Le 22 juillet, 2 sections de la 2e compagnie protègent la retraite de la compagnie Jacquy du bataillon du Néracais, stoppant ainsi la progression de la colonne allemande, pourtant armée de mortiers et de mitrailleuses, en lui causant de nombreuses pertes. Deux de ses hommes mourront.

 

L'anecdote : A Gueyze, le monument de la croix de Lorraine a été installé sur la ruine d'un char allemand détruit pendant ces quelques jours de combats dans le pré de l'ancien maire monsieur Clément. A cette époque, le char allemand bénéficiait d'un avantage tactique de par sa position stratégique qui dominait la vallée. Le major allemand avait mis en place une petite table au pied du char pour lire sa carte d'état major et donner ses ordres. De l'autre côté de la vallée, un groupe de résistants dont faisait parti Pierre Téchené, était caché sur le bois de "Campet" à plus de 600 mètres. C'est le grand père Lagavardan avec un fusil mitrailleur qui a éliminé le major allemand. Un tir peu ordinaire vu la distance.

Résistance Landaise, bataille de SOS en lot et Garonne

Les restes de la seconde ferme de la "Tuilerie" côté SOS

Sur les onze fermes brulées par les nazis durant ces quelques jours de Juillet 1944 sur la vallée de la Gueyze, trois d'en elles l'ont été sur le Domaine de Maysou-Haut. Il en reste quelques vestiges. A noter qu'il est regrétable que ces ruines soient administrativement oubliées par la mairie de SOS, car elles sont toujours debout.

Voir l'onglet "les mémoires de Jean Castagnos".

Le 24 juillet, Justin Téchené, reçoit l'ordre de faire mouvement vers le Gers en direction d'Averon-Bergelle, ainsi que la 2e compagnie.

 

Le 12 août, il participera à l'attaque de la garnison allemande implantée à Aire sur Adour (40). Les combats de harcèlement se poursuivront.

 

Le 19 août, Justin Téchené et ses hommes seront mêlés au combat sanglant de l'Isle Jourdain (32). Il seront en effet positionnés le long de la départementale 161 qui occasionna de nombreuses pertes allemandes. Parmi elles, on se souviendra de ce colonel tombé dans un barrage tendu par la 3e compagnie, qui se suicidera en criant "heil Hitler".

 

Détails du combat de l'Isle Jourdain :

 

En août 1944, le commandant Parisot envisage d'attaquer Auch, avec comme objectifs l'Hôtel de France, siège de la Kommandantur, et la caserne Espagne. Le 18, il envoie un officier de renseignements, qui apprend que les Allemands ont décidé de quitter Auch pour aller à Toulouse. Ils ont demandé aux Ponts et Chaussées de leur trouver un itinéraire sans coupure. Cet itinéraire passe nécessairement par L'Isle-Jourdain, et c'est là que va se porter le Bataillon de l'Armagnac.

Le 19, un convoi allemand de 30 véhicules s'engage sur la nationale 124. Il est arrêté par des destructions et des coupures de route à plusieurs reprises, embuscades qui ont pour but de retarder le plus possible son avance. Parti d'Auch en début d'après-midi, il atteint L'Isle-Jourdain vers 20 h 30. Les trois compagnies du Bataillon de l'Armagnac et un corps-franc ont pris leurs positions à l'entrée de la ville. La route est barrée par une locomobile de battage et un camion. Le convoi s'immobilise à quelque distance pour la nuit. À l'aube, Parisot estime pouvoir tenter une négociation. Il s'avance, seul, face aux Allemands et s'adresse à eux dans leur langue. Un groupe d'Allemands semble disposé à parlementer, mais des ordres contradictoires sont donnés, et Parisot accorde un délai de trois minutes. Les Allemands s'apprêtent au combat. Le délai expiré, Parisot donne l'ordre d'ouvrir le feu. Le combat, très violent, dure toute la journée. De nouveaux éléments viennent renforcer la troupe des maquisards et compléter l'encerclement de l'ennemi, malgré ses tentatives de dégagement. À la fin de la journée, les Allemands se rendent. Ils ont eu 61 morts ; sept officiers, 185 sous-officiers et soldats sont faits prisonniers. Du côté français, on dénombre neuf morts et vingt-huit blessés. Les prisonniers sont conduits à Mauvezin, puis ils seront ramenés à Auch.

 

Le 21 août, toutes les compagnies sont regroupées avec tout le matériel récupéré, et dirigées vers Aussonne, au nord de Toulouse. Après une journée de repos, ce sont 100 camions transportant le Colonel Hilaire, le Commandant Parisot et leurs hommes, qui font une entrée triomphale dans Toulouse. Installés à la caserne Niel, ils reçoivent enfin de vrais uniformes militaires, godillots compris, ce qui marque pour la plupart d'entre eux un changement radical.

 

La guerre n'est pas terminée pour autant. Le 23 août, on signale la présence d'éléments allemands à Villefranche-de-Lauragais, en direction de Carcassonne. La bataillon de l'Armagnac devra y prendre position. Les Allemands, en retraite, sont déjà loin. Parisot décide de les poursuivre. Commence alors une longue route qui mène le bataillon jusqu'à Narbonne et au-delà, jonchée de motocyclettes, véhicules, blindés, canons détruits ou abandonnés, jusqu'à Béziers et Pézenas, où la population les accueille triomphalement, mais l'ennemi a disparu, il sera arrêté plus loin par des troupes alliées remontant de Toulon. Le 29, le bataillon rentre à Toulouse.

 

Après tous ces nombreux succès, Pierre Justin Téchené et ses hommes devront assister à une cérémonie funeste.

Le 6 septembre, Téchené et ses hommes du bataillon de l'armagnac rendront hommage lors d'une prise d'arme à la cour de la caserne Niel à la dépouille du commandant Parisot, accidentellement tué quelques heures plus tôt par un avion sur le terrain d'aviation de Francazal à Toulouse.

En effet, le 5 septembre, le colonel Ravanel charge Parisot d'assurer la sécurité du terrain d'aviation de Francazal. Des appareils anglais doivent procéder à des parachutages de matériel et amener des agents. Ces opérations s'effectuent de nuit. Dans la nuit du 5 au 6, un premier avion Lockheed Hudson largue ses containers, mais prend le terrain à l'envers. Vers 1 h 30, un second Hudson arrive, se présente lui aussi d'une manière irrégulière et se dispose à atterrir sans effectuer le tour de piste réglementaire, se dirigeant droit vers les personnes présentes sur le terrain. On lance l'ordre de se coucher. L'avion touche le sol, rebondit, avant de refaire un atterrissage. Si ce rebond a sauvé la vie de quelques personnes, ce n'est pas le cas d'autres : deux hommes sont étendus sur le sol, le lieutenant Austruit, et le commandant Parisot, tous deux touchés à la tête, probablement par une roue de l'avion. La mort a été instantanée. Le pilote dira que le balisage du terrain n'était pas correct.

 

Le 8 septembre, ils participeront à la cérémonie officielle des obsèques de Maurice Parisot en la cathédrale d'Auch.

 

Avant de regagner Bordeaux, l'ensemble des compagnies fera halte à Gabarret pour rendre hommage aux résistants locaux et aux disparus.

 

Le 8 mai 1945, l'armistice franco-allemand est signé. Le cauchemar est terminé et Pierre Justin Téchené peut enfin jouir de la liberté qu'il a vaillamment conquise avec ses compagnons d'armes, sans avoir dû faire procéder à l'éxécution de miliciens français.

Résistance dans les Landes avec le Bataillon de l'Armagnac
Résistance 39-45 en Lot et Garonne, bataille de SOS dans le 47
Résistance en Lot et Garonne en juillet 1944 à Sos Gueyse Meylan

Voici maintenant l'histoire du grand Massac agé de 17 ans à l'époque et milicien à SOS

Sources :

 

Collectif, Le Bataillon de guérilla de l'Armagnac, 158e RI, Amicale du Bataillon de l'Armagnac et CTR

Dossier conçu, en partie, par des élèves de troisième ayant participé au concours nationnal de la résistance, avec la contribution de Christian Mougin petit fils de Pierre Justin Téchené.

Les "mémoires de Jean Castagnos"

A noter que certains faits mentionnés sur ce site, sont incomplets, par manque d'information.

Jean Deparedes témoigne sur le site de la résistance landaise

Témoignage de jean Deparedes ancien journaliste et Conseil en recrutement spécialisé dans la filière bio.

 

« Natif de Bayonne et avec une vie partagée entre Bordeaux et Bayonne, je me suis toujours intéressé à notre région et son Histoire très riche… Ce site est un formidable outil pour tous les passionnés du Sud Ouest, son Histoire et ses personnages… Bravo pour ce remarquable travail de mémoire, riche en informations, documents et images. J’ai appris beaucoup de choses en le parcourant et espère qu’il s’enrichira, avec le temps, de nouvelles informations. »

Jean de Paredes

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